Taxes Radicales pour les Acheteurs Étrangers Hors UE en Espagne
Impact des nouvelles propositions fiscales sur le marché immobilier espagnol
Le Gouvernement Espagnol Propose des Taxes Radicales pour les Acheteurs de Propriétés Hors de l'Union Européenne
Le Logement comme Pilier du Bien-être
Dans une initiative qui a bouleversé le marché immobilier espagnol, le Premier ministre Pedro Sánchez a proposé une nouvelle taxe visant les acheteurs de propriétés hors UE lors de la conférence "Le Logement, le Cinquième Pilier de l'État-providence." Cette proposition controversée vise à limiter les achats de propriétés par des étrangers non résidents, accusés par Sánchez de faire monter les prix des logements pour les locaux. Cependant, les experts questionnent la faisabilité de cette mesure.
Qui sont ces acheteurs non résidents ?
Selon les données notariales du premier semestre 2024, les acheteurs non résidents hors UE représentaient 2,7 % du marché immobilier, avec 9 166 transactions sur un total de 340 281. Les Britanniques formaient la majorité, suivis des Américains. Les zones prisées incluent les régions côtières comme la Costa del Sol, la Costa Blanca et Murcie, qui ne sont généralement pas les foyers de la crise du logement abordable pour les locaux.
“Ces acheteurs se concentrent sur des marchés de luxe éloignés des centres urbains où la pénurie de logements est la plus aiguë,” explique Katya Moshnikova, consultante senior chez Urbane International Real Estate.
Pourquoi proposer cette mesure ?
Les critiques soutiennent que la proposition relève davantage de la stratégie politique que de l'accessibilité au logement. Selon Mark Stucklin de Spanish Property Insight, cette annonce semble avoir plusieurs objectifs :
- Changer la narration : Quelques jours plus tôt, le Parti Populaire (PP) avait présenté sa stratégie sur le logement. La proposition de Sánchez vise à récupérer l'attention médiatique.
- Satisfaire les partenaires de gauche : Les alliés de la coalition ont demandé des mesures strictes contre les investisseurs étrangers, et cette politique trouve un écho auprès de leur base électorale.
- Détourner les critiques : Face à l'échec des politiques précédentes, accuser les acheteurs non résidents permet de détourner les reproches adressés au gouvernement.
Bien que la proposition de Sánchez ait fait la une des journaux, il est peu probable qu'elle donne lieu à des mesures concrètes affectant les acheteurs britanniques et américains sur les côtes espagnoles, du moins pas dans un avenir proche. Il semble plutôt qu'il s'agisse d'une manœuvre politique destinée à détourner les critiques et à marquer des points auprès des alliés de gauche.
Quelles seraient les conséquences si elle était adoptée ?
Même atténuée, cette proposition pourrait avoir des conséquences notables :
- Accélération des achats : Les acheteurs pourraient précipiter leurs transactions pour éviter d'éventuelles taxes.
- Impact sur le marché : Une baisse de la demande affecterait des régions comme la Costa del Sol, où les acheteurs étrangers jouent un rôle clé dans l'économie locale.
- Perception d'instabilité : Les investisseurs internationaux pourraient percevoir l'Espagne comme une destination moins attractive et réorienter leurs intérêts vers des pays comme le Portugal ou l'Italie.
Conclusion : Politique plutôt que réalité
La proposition du gouvernement espagnol semble davantage être une manœuvre politique qu'une politique réaliste. Avec une coalition fragile et une résistance régionale, les chances d'adoption sont faibles. Cependant, la rhétorique pourrait créer de l'incertitude parmi les acheteurs étrangers.
Pour ceux qui envisagent d'investir dans l'immobilier en Espagne, agir plus tôt pourrait être judicieux, affirme Moshnikova : “Malgré le bruit politique, l'Espagne reste une destination attrayante pour les investissements immobiliers. Mais anticiper pourrait réduire les risques si ces discussions progressent.”
Sources - Mark Stucklin, Spanish Property Insight.